COLORI en est déjà à son 10ème atelier et a accueilli près de 75 enfants.
J'ai également eu l'occasion de me rendre deux fois à l'école s'épanouir autrement de Noisy-Le-Grand et de travailler auprès d'une dizaine d'enfants de 4 à 6 ans de la classe.
De quoi tirer quelques leçons sur ce début d’activité.
Mais avant de vous présenter ces trouvailles, sachez que ces 10 ateliers ont été possibles grâce à la mobilisation gracieuse de plusieurs personnes : pour les assurer, pour mettre à disposition les locaux, pour améliorer les activités, pour communiquer, et pour des tas d’autres aspects. Merci infiniment à elles.
Leçon 1 - Quel bonheur.
Quand j’ai décidé de quitter NUMA pour me lancer dans cette aventure un peu particulière, je ne vous cache pas que j’ai eu quelques questionnements, voire des bons gros doutes parfois. J’aime mon enfant, évidemment. J’adore passer du temps avec lui. Je trouve que c’est une personne passionnante, ma plus grande source d'inspiration à vrai dire. Mais qu’en est-il des autres enfants ? Aurai-je le même enthousiasme à leur proposer des activités, à échanger avec eux, à leur expliquer ces nouveaux sujets dont ils ne savent encore rien ?
Et bien oui. Travailler auprès d’enfants me plaît beaucoup, même s’il ne s’agit pas du mien.
J’adore observer leur visage s’éclairer quand ils ont saisi quelque chose, leurs petites bouilles concentrées pour y arriver, leurs généreux éclats de rire quand le robot les surprend. Je m’aperçois avec force, que travailler auprès d’enfants, est certainement l’une des façons les plus belle de changer le monde. Ces tout petits enfants entrent tout juste dans la vie, avec leur fraîcheur, leur innocence tout belle, leur spontanéité adorable.
Parmi beaucoup de souvenirs, je me souviens d’une petite fille qui après avoir passé un bon moment, est venue me serrer très fort dans ses bras à la fin de l’atelier. Jamais aucun collègue ne m’a réservé un tel traitement auparavant après une réunion (ce qui aurait été bizarre je vous l’accorde).
J’espère que COLORI leur donnera de vraies clés pour le futur. Je m’attache avec beaucoup de conviction à améliorer constamment ce qui leur est proposé, avec toujours cette idée en tête : les préparer à demain.
Ma plus grande frustration est de ne les voir qu’une fois, une heure. C’est trop trop peu !
Il me tarde de proposer de nouvelles sessions d’approfondissement pour pouvoir les suivre sur une période plus longue, découvrir davantage leur personnalité et surtout leur permettre d’aller plus loin sur ces sujets dont ils sont friands et qui sont si importants.
Leçon 2 - L’enfant de 3 ans aime coder.
Car oui, le piou piou de 3, 4, 5 ou 6 ans s’amuse bien aux ateliers COLORI. Et je rappelle qu’il s’agit bien de coder, de programmation informatique, de culture technologique.
On me pose souvent la question “Mais à 3 ans ils comprennent quelque chose ?”. J’ai le sentiment que notre société sous évalue grandement les capacités du jeune enfant. Détrompez-vous, l’enfant de 3 ans pourrait bien vous surprendre ! Il comprend énormément.
Chaque enfant est différent, mais tous les enfants ont cet esprit absorbant décrit par Maria Montessori, qui leur permet d’absorber justement, beaucoup d’informations.
Cette période 3-6 ans est saisissante (toutes les périodes le sont par leurs spécificités) car l’enfant apprend sans le savoir.
Il est là, il observe, il manipule, il rit, et il intègre une quantité impressionnante d’informations. C’est pour cette raison qu’il m’a paru fondamental de proposer ces sujets technologiques à cet âge là précisément. Car l’enjeu de société est de taille et le jeune enfant a un potentiel énorme.
Évidemment, à 3 ans, la capacité d’abstraction que requiert le code est en construction. Mais l’enfant se prête au jeu et il obtient des résultats.
A nouveau, j’ai hâte de pouvoir observer leurs progrès sur plusieurs sessions, je suis certaine que les résultats seront totalement bluffants.
Leçon 3 - Gérer l’angoisse parentale de l’erreur.
Je suis la première à trop intervenir quand Jules essaie de faire quelque chose et qu’il n’y parvient pas.
Maintenant que je sais que cela ne lui rend pas service du tout, je me retiens de toutes mes forces. Bien souvent, j’observe qu’il n’avait pas besoin de moi et je me réjouis du message inconscient qu’il a reçu : tu es assez fort pour y arriver par toi-même.
Mais parfois, les vieux réflexes refont surface et je fais à sa place ou lui donne la solution quand il se trompe.
Et bien pour les ateliers, sur les conseils d’une pédagogue, amie de COLORI, j’ai enfin décidé de demander aux parents de ne pas intervenir.
Je sais ô combien c’est tentant de se lever et de dire à son enfant “mais non regarde mon coeur”. Et pourtant, se tromper est crucial dans le processus d’apprentissage. Les neurosciences ont même prouvé que le cerveau apprend plus efficacement en se trompant.
Le matériel proposé dans l’approche Montessori, et donc celui proposé dans les ateliers COLORI, permet à l’enfant de se corriger seul. Il contrôle son erreur de manière autonome, corrige s’il le faut et ne considère plus la faute comme un problème mais comme une opportunité de progrès.
J’espère donc parvenir à contenir les élans parentaux (dont les miens) durant les prochains ateliers COLORI.
Leçon 4 - Ni trop ni pas assez
Les 10 ateliers qui viennent de s’écouler ont permis de tester plusieurs formats et plusieurs configurations. Sur 1h d’initiation, il s’avère qu’un groupe de 8 enfants est le maximum pour proposer une approche individuelle.
A nouveau, lorsque je serai en mesure de proposer plusieurs sessions, je souhaite reproduire le fonctionnement d’une classe Montessori, sur le mercredi et le samedi. L’adulte présentera à l’enfant plusieurs activités et l’enfant sera ensuite libre de choisir celle qui le motive le plus. Cette façon de fonctionner permet d’accueillir davantage d’enfants car ces derniers gagnent en autonomie dans les apprentissages.
La répartition des enfants aussi a son importance sur ce format court. Il convient par exemple d'homogénéiser les âges pour présenter les activités, au risque de se retrouver à présenter une activité à un enfant qui va très vite (à 6 ans) et un enfant qui prend plus son temps (à 3 ans). Le mieux étant de pouvoir présenter le matériel de manière totalement individuelle.
À nouveau, dans un format de classe Montessori, je suis sûre que ce mélange d’âge fonctionnera très différemment. Les plus grands pourront accompagner les plus petits, et les plus jeunes seront davantage en observation.
Leçon 5 - L'environnement préparé pour l'enfant
L'enfant, surtout avant 6 ans (mais cela reste vrai toute la vie), est très réceptif à son environnement. Du fouillis ou des sollicitations visuelles trop nombreuses nuisent à son apprentissage et favorise l'agitation. Je ne sais pas si vous avez déjà vu de belles classes Montessori (sinon je vous invite à en découvrir quelques unes magnifiques ici ou regarder la dernière photo un peu plus haut prise à l'école Montessori S'épanouir autrement), c'est impressionnant. L'agencement de la classe procure une atmosphère propice au calme, à la détente, à la concentration... Parfois, je me dis que je ferais bien mon propre salon sur le modèle d'une classe Montessori tant j'aime cette ambiance.
Et bien, les ateliers COLORI tentent de recréer cet environnement préparé pour l'enfant. Ce n'est pas évident car nous utilisons les locaux de Simplon (qui a ma reconnaissance éternelle), centre de formation pour adultes.
Mais au gré des ateliers, j'ai cherché à être de plus en plus proche de la classe Montessori. J'ai ajouté des plateaux et des tapis pour déterminer l'espace de travail de l'enfant, et j'essaie de dégager un maximum l'espace.
Mais je sais que je peux aller beaucoup plus loin et reproduire plus fidèlement l'esprit Montessori dans l'espace. J'y travaille ardemment !
Donc vous l’avez sans doute compris, je prépare la suite, et plusieurs options se dessinent.
Quelles que soient ces options, je souhaite continuer de m’adresser à un large public. Le budget de la famille ne doit pas être un sujet pour participer à COLORI ! Tout cela requiert de trouver des solutions de financement sur lesquelles je travaille. Je cherche aussi un lieu où pourrait naître cette classe Montessori expérimentale du mercredi et du samedi.
Alors si vous avez des idées, surtout, dites-moi tout ;).
Parallèlement, j'explore la meilleure façon de capitaliser les connaissances que j'acquiers au fil des semaines, de manière à permettre à quiconque de reproduire un moment COLORI, dans sa classe ou chez soi. Je discute avec plusieurs écoles notamment, pour proposer le format le plus efficace.
Bref, ça ne fait que commencer et l'aventure est palpitante. Si vous souhaitez la rejoindre, n'hésitez pas à me contacter ! Je cherche notamment de nouveaux intervenants pour les ateliers payants, donc il s'agit d'une mission rémunérée.
A très vite.